AVANT-PROPOS
Les difficultes les graves mécomptes que nous avons de différents côtés, dans notre domaine colonial, sont faits pour attirer l’attention de nos gouvernants et les amener à se demander si notre façon d’administrer nos colonies n’est pas défectueuse, si, en cas de complication en Europe, nous ne serions pas exposés à voir se révolter contre nous les peuples que nous croyons avoir soumis.
Aux Antilles, ce sont les interminables luttes politiques qui sèment la division et la ruine, parce que nous avons donné le droit de vote à des gens indignes ; au Tonkin, en Annam, la situation est si compromise qu’on peut envisager la nécessité de tout refaire ; en Mauritanie, et même en Algérie, sur la frontière marocaine, c’est la guerre incessante ; l’âme arabe toute frémissante semble invinciblement rebelle à notre domination : les récents incidents de Rovigo et de Tiaret nous le prouvent clairement.
C’est que nous n’avons, en matière de colonisation, ni principes, ni méthode, ni esprit de suite, ni expérience, ni assez d’hommes compétents.